Pas de doute, Paul était à l’agonie. Dans le fond, elle aussi. Anne comme beaucoup de femmes de sa condition ne mettait que rarement les pieds dans les magasins sorciers. Autant dans le monde moldu, tout le monde s’attendait à ce qu’elle aille faire son shopping dans les magasins branchés de la capitale ou ailleurs, autant chez les sorciers, il était jugé vulgaire voir un peu prolétaire d’aller dans les magasins. Sa garde-robe était donc faite sur-mesure. Il en serait de même à la fin pour Paul qui n’aurait plus à subir l’épreuve qu’il était en train de subir ce matin, mais on ne fait pas une opération de comm sans public et pour avoir du public, il fallait être en public. Sa garde-robe était donc faite sur-mesure.

C’était un défilé de couleurs criardes, regards désespérés, commentaires trop aigus et soupirs. L’ensemble ne faisait pas bon ménage tandis que ces dames se jaugeaient et s’estimaient. En réalité, elles testaient plus Astoria qu’autre chose. Aaliyah plus qu’Anne d’ailleurs. Les deux femmes se connaissaient depuis longtemps. Ca expliquait peut-être comment ils s’étaient tous retrouvés dans cet antre du mauvais goût.

Si Anne était curieuse à propos de la jeune fiancé de Drago, elle ne l’était pas au point de tenter de la mettre mal à l’aise. Sa relation avec Narcissa Malefoy était d’une neutralité très confortable, parfois agrémentée d’une vague pointe d’intérêt de la part de la femme du Ministre, mais sans plus. Ca convenait très bien à l’ancienne Serpentard qui n’aurait pas voulu que celle-ci la prenne en grippe comme Lya et Astoria. Dans le fond, elle était simplement patiente. Astoria était encore jeune, mais elle savait que celle-ci ne tarderait pas à faire ses preuves. Il n’y avait pas trente mille solutions pour les femmes comme elles. Soit elles réussissaient à se faire une place, soit elles étaient condamnées à devenir invisibles et quantité négligeable.

Pour le moment, la jeune fille esquivait avec habilité les petites piques que Lya se plaisait à lui envoyer, mais elle ne pourrait pas conserver sa neutralité très longtemps. Comme tout le monde, un jour viendrait où elle serait contrainte de prendre position et c’est à ce moment-là que les choses deviendraient intéressantes.

- Détrompez-vous ma chère, je ne sous-entendais pas que votre fiancé était un incapable. Nul besoin de prendre des gants pour le moment. Par contre, on ne peut pas nier que pour les familles sang pur puristes, les promotions sont bien plus faciles d’accès que dans d’autres familles. Je crois qu’Aaliyah ne me contredira pas sur ce point. C’est parce qu’on a plus facilement nos places qu’on doit se montrer d’autant plus compétent. Drago est encore jeune, il devra faire ses preuves pour ne pas passer pour un fils à papa.

Alors seulement quand il aurait fait ses preuves, on verrait s’il était le digne fils de ses parents. Autant dire que s’il ressemblait à Lucius plus qu’à Narcissa, la pauvre Astoria n’avait pas tiré le gros lot. Une jolie gueule ne menait pas très loin dans la vie qu’on s’appelle Malefoy au non. Restait à voir si elle serait assez habile que pour diriger le jeune homme si le cas devait se présenter. Elles rebondirent justement sur le père du jeune homme :

- Un livre sur Lucius ? La belle affaire, je ne vois pas ce qu’elle pourrait dire de plus que le public ne sait pas déjà.

Anne haussa les épaules avec désinvolture. Elle avait toujours trouvé Rita inoffensive, mais peut-être était-ce parce qu’elle savait que ses secrets ne risquaient rien face à la journaliste. Enfin, son oncle sortit de la cabine et les dames purent commenter les différentes tenues que Paul proposait.

- Hmmm, je suppose que c’est ma maison qui parle, mais j’ai une préférence pour la verte. Se tournant vers Astoria, elle argumenta. C’est certain, c’est connoté puriste, mais tout le monde sait pour quel parti son baguette balance. Autant que ça soit assumé et qu’il joue avec. J’aime beaucoup la tenue grise, la bleue aussi, mais je garderais des chemises sombres par dessous. Quelque chose d’unis, du blanc, du bleu clair … Qu’est-ce que vous en pensez ?

Elle se leva en même temps qu’Aaliyah quand celle-ci demanda à voir les pochettes et jeta à son assistant qui semblait à l’article de la mort. Elle ralentit le pas et pris le bras de son oncle :

- Alors, tu survis ? Pense qu’après ça, tu auras simplement un couturier personnel et ça sera beaucoup plus facile. Par contre, qu'est-ce que tu lui as fait au gamin ? J'ai connu des inferis plus vigoureux.